Renaissance d'oméga

La mort arriva, brutalement, sans prévenir. Elle emporta tout sur son passage. Les premières villes ciblées n'eurent pas le temps de comprendre. Elles eurent la chance de ne pas connaître la peur.

Il en alla autrement dès que la nouvelle se fut répandu.

On identifia rapidement l'attaquant et l'on pu même savoir avec précision où et quand il allait frapper. Mais cela n'offrit aucune solution, bien au contraire. Les gens commencèrent à s'éloigner des cibles potentielles : les grandes villes se vidèrent de leur population, les côtes et ports furent désertés, les abords des grandes zones de défense ne comptèrent bientôt plus que des militaires.

Cet exode massif ne servit à rien car l'ennemi fut méthodique. Il bombarda chacun des sites prévus et les doses de radiations ainsi libérées empêchaient de facto tout retour des habitants. Alors, après en avoir fini avec les infrastructures de défenses et les grandes agglomérations, l'ennemi lança sa flotte dans la bataille.

La peur s'installa pour ne plus jamais repartir.

Les réseaux de communication tombèrent les uns après les autres et bientôt les survivants ne furent plus que des groupes réduits à se terrer dans des zones autrefois inhabitées. Personne n'eut plus de contact avec personne. Mais cela n'arrêta pas l'ennemi. Les gigantesques vaisseaux de guerre libèrent une nuée de petits chasseurs qui s'empressèrent de semer une nouvelle fois mort et désolation sur leur passage. C'est sans véritable résistance que peu à peu chacun des survivants alla rejoindre le royaume des morts. Il y eut bien ci et là quelques actes de bravoures mais face aux nombres d'assaillants, cela fut de courte durée. L'ennemi se vengea de ces cas isolés en pillant impitoyablement chaque pouce de terrain conquis. La majeure partie de la surface d'Androsis fut réduite à l'état de cendre.

Le carnage prit fin aussi rapidement qu'il avait commencé. Les troupes de l'ennemi quittèrent la planète en quelques heures laissant les rares survivants a leur destinée. Car pour eux, tout ne s'arrêta pas là, cela ne fit même que commencer...



Une bourrasque de vent chaud déposa un filet de cendre tout autour du jeune homme. Le paysage ne l'incitait guère à aller de l'avant. Il devait pourtant traverser ce désert. Les radiations lui barraient la route par la vallée et il était sûr de trouver du secours dans cette ville. Après tout, c'était bien le seul qui aurait pu résister à ce déchaînement de violence. Avec un peu de chance, on pourrait même lui expliquer tout ceci. D'un pas lourd, il reprit sa marche.

Il ne craignait pas le désert autant que ce qu'il avait peur d'y trouver. Ils étaient passé juste au-dessus de lui. Il avait vu les lueurs au crépuscule. Il était presque sur d'avoir entendu des cris. Il se rassura en ce disant que le désert était large et qu'il y avait beaucoup de routes différentes pour le traverser. Il pressa l'allure en priant pour atteindre une oasis avant la tombée de la nuit. Même s'il avait du mal à l'admettre sous cette chaleur accablante, il gèlerait ici cette nuit. Sauf si les radiations se dispersaient vers l'est. Mais dans ce cas, il n'aurait plus à se préoccuper de rien...

Il marcha. Il marcha encore et encore. Il sentit la fatigue l'envahir et s'emparer peu-à-peu de chacun de ses muscles. Mais il ne pouvait s'arrêter pour le moment, c'était trop risqué. Alors il continua. Il continua jusqu'à ce qu'il ne sente plus ses membres. L'engourdissement fut bientôt total mais il marcha encore. Alors même qu'il commençait à perdre espoir, son salut se profila à l'horizon. L'oasis tant espérée venait de lui apparaitre telle une illusion, les arbres semblant flotter dans la lumière crépusculaire.

Ragaillardi, il pressa le pas pour atteindre au plus vite l'oasis. Celle-ci n'était pas très grande, à peine une dizaine de mètres de circonférence mais elle abritait tout ce dont il avait besoin pour la nuit. Un mince filet d'eau s'écoulait d'une avancée rocheuse et quelques arbres poussaient ci et là. Il allait pouvoir se faire un petit feu et se réhydrater. Avec un peu de chance, il lui restait suffisamment de nourriture lyophilisé pour se faire un repas salvateur avant d'aller dormir...

Une fois son repas avalé, il s'allongea, recroquevillé dans son sac de survie. Il est harassé mais ne parvenait pas à trouver le sommeil

Pourquoi n'y avait il pas eu plus de résistance ? Pourquoi n'avait-on pas utilisé toutes les zones de défenses construites tout autour de la planète ? Les milliers de batteries de lance missile semblaient être restées silencieuse dans beaucoup d'endroits... Et le fameux programme de défense, comment s'appelait ce canon déjà... le plasma ! Ont-ils servis à quelque chose au moins ces canons ? Il savait qu'on avait envoyé le peu de flotte de guerre active sur les forces ennemie mais cela n'aurait rien pu changé. Qu'aurait pu faire quelques vaisseaux de batailles et une centaine de chasseurs contre une armée toute entière...



Le premier bip émit par l'oscilloscope fut accueilli par un soupir de soulagement général. Voilà déjà plusieurs heures qu'ils essayaient de réactiver la station de contrôle et le courant était revenu. Pour le moment, le poste des communications était le seul activé faute d'énergie mais cela leur suffisait pour la suite des opérations.

L'idée qu'ils avaient en tête était assez simple. Un satellite solaire supplémentaire devait entrer en fonction ces jours-ci. Il avait été lancé peu avant le Cataclysme et son ordinateur de bord devait normalement l'avoir entrainé dans une révolution lunaire complète avant de se fixer à la hauteur désirée. Ce processus de rotation autour de la lune permettait d'obtenir un flux minimal d'énergie pour que les satellites gagnent ensuite leur altitude géo-stationnaire sans difficulté. De cette manière , ils économisaient du carburant et donc du poids au décollage. Mais cette fois-ci, ils allaient reprendre contact avec le satellite et lui donner de nouvelles coordonnées. Ils voulaient que l'engin se stabilise à proximité de la lune pour rester invisible si des sondes ennemies revenaient dans leur galaxie. Une fois en place, il n'aurait plus qu'à attendre l'énergie alors produite. Bien sûr, il y aurait moins de flux qu'à une position normale mais tous y voyaient là leur seul espoir de salut.

Au bout d'une dizaine de minutes, le réflecteur se mit en mouvement. Il recevait les premières impulsions du satellite. Le laser alimenta progressivement le baraquement tout entier. Les hommes s'activèrent rapidement pour réactiver les systèmes de scanner et de communication. Il était impensable qu'ils soient les seuls survivants et ils devaient entrer en contact avec le reste des forces armées.

La zone de défense 12 était située au beau milieu de l'océan Krillick. Cette localisation pour le moins isolée leur avait cependant permis de n'avoir à affronter qu'une vingtaine de chasseurs légers égarés après un raid sur le continent voisin. La puissance de feu de la station s'était rapidement mis en action et c'est une pluie de missile qui accueilli les premiers chasseurs. La jeune recrue Elista ne pouvait s'empêcher d'y repenser sans cesse...

- Capitaine, nous avons détruit quatre nouveaux chasseurs ! Ca en fait déjà douze au total !
- Restez concentré soldat ! Une bataille ne se gagne pas tuant quelques ennemis.

Elista était fière de son capitaine. Il restait digne et courageux malgré les circonstances. Tout autour d'eux deux, le ciel était déchiré par les explosions. Une pluie de débris s'abattit non loin de leur bunker. Les chasseurs ennemis étaient dépassés par la surprise de l'attaque et par le nombre de batteries en action. Quelques uns tentèrent un raid en rase motte mais ils se brisèrent sur le champ de force qui protégeait les installations vitales de la base. La bataille semblait gagnée d'avance lorsque, brutalement tout s'arrêta. L'énergie de la base fut coupée nette ce qui mit en arrêt à toutes les défense.

- Ca ne vient pas de nous capitaine, je crois que ce sont les satellites !

Son chef n'eut pas le temps de répondre : un tir de laser emporta la moitié du bunker, pulvérisant le capitaine. Par chance, les rares chasseurs ennemis restés en vie furent abattu par surprise par une unité de lance-roquette.

Elista frissonna en ce remémorant cette attaque. Elle devait se ressaisir. Il était mort et avec lui une bonne partie de leur unité. Les survivants devaient faire tout leur possible pour réactiver la base et reprendre contact avec le QG.



Lorsqu'il reprit conscience, Drew était sûr d'être mort. Il ne sentait plus ses membres et tout autour de lui semblait flotter dans une brume épaisse. Ce n'est pas plus mal comme ça, je n'aurais pas souffert au moins. C'est un petit éboulis qui le ramena à la réalité. En se détachant de ce qui avait dû être un mur de protection incendie, un morceau de plâtre avait dégagé une ouverture dans laquelle un mince filet de lumière s'engouffrait. Peu-à-peu ses yeux s'habituèrent à la pénombre et il put distinguer ce qui l'entourait.

Merde ! J'aurais préféré être mort. La pièce dans laquelle il se trouvait était sens dessus dessous. Un pan de mur s'était effondré et bloquait l'entrée ainsi que l'unique fenêtre. Le reste des cloisons était considérablement abîmé : à plusieurs endroits, il voyait de larges trainées telles des coups de griffes laissées par un animal en colère. L'explosion avait dû être terrible. Cette pièce aurait dû résister à des attaques normales. Ce qui inquiétait le plus Drew n'était pas tant l'état de la pièce que sa propre situation. Un amas de débris recouvrait ses deux jambes et il sentait que sa main était emprisonnée dans un morceau de ferrailles sortant du mur mais il ne la voyait pas. Il avait beau faire des efforts pour se remuer ou essayer de soulever les débris avec son bras libre mais c'était beaucoup trop lourd.

Il finit par appeler à l'aide. Plusieurs fois. Mais cela fut en vain. Personne ne semblait l'entendre. Après tout je suis dans un module de défense. Le premier individu devait être à au moins 100m de moi lors de l'assaut et il est probablement dans le même état que moi. Drew se souvenait qu'il avait eut le temps de tirer quelques salves avant de perdre brutalement connaissance. Il ne pouvait admettre que quelque chose avait résisté au canon plasma. C'était le fleuron de leur défense et le gouvernement central leur avait tellement vanté les mérites de cette arme que tous y avait cru. Une fois activés, il suffisait d'un homme pour les actionner. Au moins, s'il avait été dans un champ de défense classique, il aurait eu du secours. Au lieu de cela, il était seul.

Un sentiment étrange s'empara de lui. Un mélange de peur et de résignation. Pourtant, il se sentait une volonté de fer mais quelque chose d'autre le tracassait.



Il ouvrit brusquement les yeux. Ce bruit. Il était sur d'avoir entendu quelque chose. Il se leva et ramassa à la hâte ses quelques affaires et dispersa les dernières cendres du feu. J'aurais du être plus prudent cette nuit. On a dû me voir de loin. Soudain le bruit recommença. Cette fois, il en était sûr. C'était le bruit d'un petit transporteur ! Il s'élança en courant dans la direction du véhicule. Il ne le voyait pas encore. Il faut que je gravisse cette dune, je verrais mieux de là-haut.

Arrivé au sommet, il manqua de se précipiter de l'autre coté mais se ravisa. Rien ne lui prouvait que c'était des compatriotes. Il posa donc ses affaires et rampa discrètement afin d'atteindre un des rochers qui surplombait l'autre versant. Si au moins, j'avais une arme. Il jeta un rapide coup d'oeil. Le transport était arrêté en bas, visiblement pour un problème technique. Il distinguait trois ou quatre hommes en arme qui s'affairait tout autour. Au bout de quelques secondes, il comprit que le véhicule n'avait aucun problème. Deux des militaires déployèrent un dôme radar et commencèrent à scanner les environs. C'est sûr, ils m'ont repéré cette nuit et il me traquent maintenant. Il faut que je file !

Il commençait à se dégager quand soudain un énorme craquement se fit entendre. Le rocher venait céder sous son poids et une partie des cailloux dévalaient la pente déclenchant une avalanche de poussière et de gravillons. Immédiatement deux des militaires se précipitèrent dans la direction de l'éboulis tandis que les autres remirent en marche le transporteur et jetèrent dedans le dôme radar.

Merde ! Il faut que je file ! Tout en commençant à courir, il ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil vers l'arrière et constater que ses poursuivants gagnaient du terrain. Ils étaient robustes et visiblement en bonne condition physique. Moi je suis fatigué et je n'ai pas mangé depuis ce matin.

Il s'engagea alors dans un champs de rocailles où il pouvait voir de grands rochers. Une fois la-bas, je les attendrais et advienne que pourra ! Il jeta ses affaires et tacha de contrôler sa respiration. Il pouvait le faire. Il fallait qu'il le fasse.

Il sentit la chaleur émise par le transporteur lorsque celui-ci le survola pour lui barrer la route. Eux ! Je les avais oubliés eux ! Ils ont été rapides ! Immédiatement, un homme ouvrit le sas arrière et, sans descendre, il mit en joue le fuyard :

- Stop ou je fais feu ! N'avancez plus !




(ps: Pour linstent mon histoire é un peus comfuse on distinge pas trop le role de mon perso, faus atendre la suite cela ira mieux apré)